Se libérer de l’autosabotage (6) : le personnage de l’avide 😋

pour le personnage de l'avide, la vie est un buffet à volonté

Poursuivons notre série sur l’autosabotage avec le personnage intérieur de l’avide ! Nous explorerons ses comportements et motivations, puis nous découvrirons les perspectives d’évolution et enfin les conseils pour s’aider soi-même et aider ses proches lorsqu’iels sont sous l’emprise de ce personnage. Bonne écoute/lecture ! 

A quels comportements nous pousse l’avide ?

Le personnage intérieur de l’avide se manifeste à travers plusieurs comportements reconnaissables. Lorsque nous sommes sous son emprise, il nous pousse à vivre dans un flot interrompu d’activités, à fuir nos ressentis négatifs en sautant d’une distraction à l’autre, à éviter les situations de choix et d’engagement, à vivre dans l’excès sur tous les plans, à rêver son futur plutôt que de vivre pleinement dans le présent, et à rationaliser tout ce qui pourrait nous affecter.

Quels sont les impacts de ce personnage sur nos vies ?

Vivre sous l’emprise de l’avide peut générer une sentiment constant d’insatisfaction, d’impatience et d’agitation mentale. Hyperactif.ve.s, toujours en attente de la stimulation suivante, qui devrait être plus excitante, nous ne pouvons profiter du moment présent. Pour l’avide, la vie est trop courte, et la peur de rater quelque chose crée souvent un sentiment d’urgence.

Nous nous laissons très vite distraire et nous avons tendance à l’éparpillement : prioriser, s’engager pleinement dans un projet pour le mener à terme est souvent un défi parce que cela peut ressembler à un piège pour le personnage de l’avide et parce qu’il nous empêche de canaliser notre attention sur notre tâche. Cela peut nous donner un goût d’inachevé et la sensation de ne pas avancer dans notre vie comme nous le souhaiterions.

Sous l’emprise de l’avide, nos relations souffrent également :

  • Nous faisons preuve de narcissisme . Concrètement, nous faisons peu attention aux autres et nous sommes très sensibles à leur opinion. Cela peut nous conduire à nous montrer inauthentiques.
  • Notre impatience, notre impulsivité et notre désir de faire constamment des choses excitantes créent de la pression pour notre entourage
  • Nous sommes réticents et lents à nous engager et souvent peu fiables
  • Nous avons également tendance à fuir les conversations sérieuses et les défis relationnels dans des distractions.

Comment naît et perdure le personnage de l’avide ?

Le personnage de l’avide naît généralement chez les enfants qui vivent un sentiment de frustration ou d’impuissance face à une situation de souffrance ou de douleur. En conséquence, l’enfant conclut qu’il doit tout faire pour être heureux. Cette volonté d’éviter la souffrance le conduit élaborer une double stratégie : rationalisation pour se protéger et rester optimiste quoi qu’il arrive, planification pour s’assurer d’être sans cesse stimulé et distrait de ce qu’il ressent. Ainsi, nous cherchons sans cesse à avoir le maximum d’options et nous mettons toute notre attention le plus loin possible de nos émotions désagréables.

Nous renforçons alors au fil des années l’emprise de l’avide en assoyant des croyances sur notre capacité de faire de notre vie un terrain de jeu, la nécessité d’éviter les contraintes et le besoin de toujours plus d’expériences stimulantes.

Perspectives d’évolution

Le personnage a aussi des forces cachées que l’on peut lui emprunter lorsque l’on prend davantage de recul. On peut citer par exemple la curiosité, l‘optimisme, la capacité à rebondir, l’imagination et la capacité à faire des liens entre les informations.

Lorsque les blessures à l’origine du personnage sont guéries, l’agitation mentale laisse place à la clarté et à la concentration, la peur de l’ennui et de l’enfermement laisse place à une satisfaction profonde, la gloutonnerie se mue en sobriété et l’évitement de la souffrance en un engagement pour un monde meilleur. En bref, nous retrouvons notre essence.

Que faire pour diminuer l’emprise du personnage ?

Pour se libérer de l’emprise du personnage de l’avide, il est essentiel de prendre conscience de sa présence et des impacts qu’il a sur notre vie, mais aussi de son rôle initialement protecteur pour lequel nous pouvons le remercier, même s’il ne nous est plus utile.

Mettre en lumière les mensonges de ce personnage, notamment celui selon lequel la vie doit être une succession ininterrompue de plaisirs et celui selon lequel faire plusieurs choses à la fois permet de mieux profiter de la vie, est également crucial.

Ce qui va nous permettre de lui faire perdre son emprise sur nous, c’est bien évidemment de développer notre capacité à apprécier pleinement ce que nous vivons ici et maintenant : pour cela, nous pouvons par exemple :

  • prendre conscience que notre recherche du plaisir n’est qu’une fuite de notre peur du manque et de la douleur,
  • apprendre à nous engager dans une seule action à la fois et à aller jusqu’au bout,
  • apprendre à savourer la vie telle qu’elle se présente dans l’instant, même quand il y a peu de stimulations et/ou que des émotions désagréables nous traversent,
  • préférer la qualité à la quantité,
  • accepter de vivre les côtés négatifs de la vie comme la douleur ou le deuil, sans intellectualiser, mais en les ressentant pleinement.

Si ces conseils ne suffisent pas et/ou si nous en ressentons l’envie, faire appel à un.e thérapeute (par exemple : moi) pour nous aider à effectuer ce processus de libération peut être d’un grand secours.

Conseils pour l’entourage

Pour aider un proche sous l’emprise du personnage de l’avide, la première chose à faire est de vérifier en premier lieu que nous ne sommes pas nous aussi sous l’emprise d’un personnage. Si nous constatons que c’est le cas, il est primordial de nous recentrer avant de vouloir aider l’autre. Cette simple précaution contribue à désamorcer le personnage chez l’autre.

Une fois cette précaution prise, nous pouvons aider notre proche de différentes manières, par exemple :

  • en lui montrant que l’on peut être heureux.se en faisant des choses sérieuses,
  • en dédramatisant sa peur de de l’engagement,
  • en lui apportant notre soutien lorsqu’iel est tenté.e d’abandonner un projet.,
  • en lui rappelant que nous l’aimons aussi quand ça va mal.

En amont, nous pouvons profiter d’un temps calme pour instaurer un dialogue avec notre proche et l’interroger sur ses besoins pour pouvoir l’aider au mieux.

Prenez soin de vous et de vos proches !

Avec Amour ❤

Sam

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